Il ne manque pas d’air !
Libre comme l’air…
S’envoyer en l’air
Donner de l’air à quelque chose
Reprends ton souffle
C’est dans l’air du temps
Un air de fête
En avoir le souffle coupé
A bout de souffle
Changer d’Air
Le souffle de la vie
Ecoute ce que ton coeur te souffle
Va donc prendre l’air, va t’aérer la tête…

Le souffle, cet incessant va et vient de l’air de l’intérieur vers l’extérieur, de l’extérieur vers l’intérieur et dans de nombreuses expressions de vocubalaire…

La Respiration

La respiration est la source de toutes nos énergies. Un homme peut se retenir de manger pendant plusieurs jours, de boire un certain temps de dormir deux ou trois jours mais s’il ne respire pas au bout de quelques minutes il meurt.

Nous respirons de façon naturelle sans le contrôle de la pensée. La qualité de l’air a donc toute son importance pour le bien être.

Nous absorbons de l’oxygène et nous rejetons du gaz carbonique. Les poumons réagissent en fonction du changement de volume de la cage thoracique grâce aux mouvements des muscles intercostaux et du diaphragme. On échange 10% de l’air contenu dans les poumons quand le corps est au repos. Lors d’une expiration on évacue environ 3 litres d’air de nos poumons.

Le stress lié aux tracas du quotidien réduit le volume d’air absorbé et rejeté en réduisant l »amplitude des muscles. C’est pour cela qu’il existe différents techniques servant a dénouer les muscles. Au fur et a mesure les muscles se détendent et on respire de plus en plus lentement, jusqu’à une respiration profonde. Lors de la pratique du yoga, la respiration favorise l’assouplissement des muscles.

Les émotions jouent un rôle important sur la respiration. Quand on est tendu ou stressé on respire mal. Il est donc nécessaire de travailler son souffle pour avoir une bonne respiration. A force de faire des exercices on augmente sa capacité respiratoire et ainsi on améliore tous les échanges gazeux.

La première thérapie avant toutes les autres est celle du SOUFFLE
B. Tisné

Si on observe le fonctionnement de la pensée, on remarque qu’à chaque type de pensée est associée une façon de respirer. Des pensées de colère produisent un souffle saccadé, bloqué; il reviendra chaque fois que la colère nous submergera.

Le rythme et la qualité de la respiration varient ainsi au gré des fluctuations de nos pensées, le nos émotions, des événements. C’est le lot commun dont chacun s’accommode comme il le peut. La vie est faite de ces différences de teintes qui lui donnent son relief et sa saveur, à l’image de la mer tantôt agitée ou calme en fonction des vents qui l’animent.

Il en est de même dans la vie , nos souffles comme les vents qui tourbillonnent sur l’océan, agitent nos espaces intérieurs, excitent nos ambiances.

En prenant le contrôle de ces vents internes, c’est l’agitation intérieure qui diminue pour laisser place au calme.

La fonction respiratoire est la seule fonction chez l’être humain qui puisse être à la fois volontaire et involontaire. Depuis notre naissance le diaphragme se tend à l’inspiration et se détend à l’expiration. Ce muscle fonctionne sans que nous ayons besoin d’y penser. En respirant amplement et lentement le sang est davantage oxygéné et les toxines sont éliminées. Au dessus du diaphragme sont rattachés le cœur et les poumons et en dessous les viscères, le foie, l’estomac…

L’oxygène apporté dans les poumons par l’air inspiré passe dans le sang au niveau des alvéoles pulmonaires et en échange le gaz carbonique passe du sang dans l’air qui est ensuite expiré. Durant les temps de suspension du souffle poumons pleins, l’oxygénation du sang est plus importante. L’expiration est la phase de relâchement, de détente, dénouement…

Les rétentions permettent un plus grand temps de contact entre le sang et l’air. L’allongement de la respiration calme le cœur, favorise l’oxygénation cellulaire. L’activation de la circulation sanguine permet à l’oxygène et aux ions de se répartir dans tout le corps.

La Respiration Complète

La respiration complète associe 3 phases : Abdominale, costale et poitrine. C’est l’exercice de base du contrôle du souffle.

Pour commencer, posez vous, installez vous à plat dos. Vous pouvez vous allonger complètement en écartant un peu les pieds, et en plaçant les bras le long de votre corps tout en les dégageant de votre buste, en tournant les paumes de vos mains vers le ciel.

Si l’à plat dos complet vous est inconfortable, vous pouvez fléchir les genoux, le bas de votre dos sera ainsi mieux plaqué au sol ou bien peut être, préférerez vous placer un coussin sous vos genoux. A vous de trouver ce qui vous est le plus confortable.

Puis relâchez les tensions inutiles de votre corps. Jouez avec les muscles de vos mains pour mieux les détendre, desserrer les mâchoires, les dents et laissez votre langue devenir molle.

Pour commencer:

1. Entraînez vous à la respiration abdominale :
Placez vos mains sur votre ventre pour le sentir se gonfler à chacune de vos inspirations, et se dégonfler lors de l’expiration et ainsi de suite. 2. Puis entraînez vous à la respiration costale :
Placez vos mains sur vos côtes de chaque côté de votre corps, pour les sentir se soulever et s’écarter lors de votre inspiration puis revenir lors de l’expiration.

3. Puis entraînez vous à la respiration haute ou claviculaire :
Placez vos mains sur le haut de votre poitrine, pour sentir votre poitrine se gonfler lors de l’inspiration et redescendre lors de l’expiration.

La technique complète:

L’inspiration et l’expiration se font par le nez. Le rythme doit rester lent et calme.

Inspirez lentement par le nez en commençant à gonfler le ventre (tout en contrôlant la sangle abdominale pour ne pas lui donner la forme d’un ballon arrondie), poursuivre l’inspiration en sentant le souffle monté au niveau des côtes pour les soulever et les écarter en même temps, puis terminer l’inspiration en gonflant la poitrine. L’expiration fait le chemin inverse de la poitrine au ventre. Il s’agit de ressentir une vague de souffle qui circule avec fluidité depuis le ventre jusqu’à la poitrine lors de chaque inspiration et de la poitrine au ventre lors de chaque expiration. Cette vague doit être fluide, il ne doit pas y avoir de sensations de saccades.

Ensuite, une fois la technique maîtrisée, placez un rythme. Le rythme carré convient très bien. Il s’agit d’égaliser chaque phase de la respiration.

Pour cela compter par exemple 6 temps sur chaque phase de votre respiration. 6 temps lors de l’inspiration, puis gardez votre souffle poumons pleins pendant 6 temps, puis comptez 6 temps pour expirer, puis restez poumons vides pendant 6 temps et ainsi de suite, à nouveau l’inspiration sur 6 temps…Par la suite vous pouvez bien sur augmentez les temps, pour peut être placer 10 ou 15 temps sur chaque phase de votre respiration.

L’étape suivante (une fois les précédentes bien maîtrisées) consiste à placer les bandhas lors des rétentions de souffle poumons pleins et poumons vides.

Pendant les temps de rétentions poumons pleins : Placez jalandhara-bandha, (le menton est plaqué contre le sternum) et mula-bandha (les sphincters de l’anus sont contractés, comme pour les tirer vers le haut du corps).

Pendant les temps de rétention poumons vides : Placez jalandhara-bandha, mula-bandha et uddyiana-banda (le ventre est aspiré contre la colonne vertébrale et tiré vers le haut du corps).

Pour résumer:

En inspirant, sentez comme une petite vague qui part du ventre pour monter vers la poitrine et redescendre de la poitrine au ventre lors de l’expiration. Placez un rythme égal sur chaque phase de votre respiration. Et placez les bandhas pendant les rétentions de souffle.

Bienfaits:

Cette respiration est une excellente gymnastique respiratoire. Elle active la circulation sanguine, oxygène le cerveau et le sang. L’oxygène est capté durant l’inspiration. C’est pendant la rétention poumons pleins que les échanges gazeux se font profondément. Les gaz carboniques du sang sont évacués lors de l’expiration. Les organes digestifs sont tonifiés pendant la rétention poumons vides, particulièrement si uddyiana-banda est placé. Cette respiration offre une profonde détente et stimule le système nerveux. C’est un grand régulateur de l’horloge interne et par conséquent de l’ensemble des processus physiologiques et mentaux.

La Respiration Alternée

La respiration alternée équilibre l’énergie, améliore la santé, permet de faire le silence intérieur, apporte un profond calme. Cette technique consiste à alterner la respiration par une narine puis l’autre.

Placez l’index et le majeur de la main droite sur le point inter-sourcilier, le pouce permet de fermer la narine droite, le majeur permet de fermer la narine gauche.

Commencer en expirant à travers les 2 narines ouvertes. Puis fermer la narine droite et inspirez avec la narine gauche en comptant 4 temps (environ 4 secondes). Puis fermez également la narine gauche et gardez le souffle poumons pleins 8 temps. Puis expirez à travers la narine droite sur 6 temps, puis inspirez à droite sur 4 temps, garder poumons pleins 8 temps, expirer à gauche sur 6 temps, ré-inspirez à gauche 4 temps, etc… A chaque fois, on inspire sur 4 temps on garde poumons pleins 8 temps, et on expire de l’autre côté sur 6 temps.

Bien sur les temps proposés ici sont à titre d’exemple. Lors d’une pratique avancée, la proportion sera 1 pour l’inspiration, 4 pour la rétention à poumons pleins, puis 2 pour l’expiration, soit: 4 temps pour l’inspiration, puis 16 temps de rétention à poumons pleins, puis 8 temps pour expirer.

La Respiration Carée

Ce souffle est équilibrant, assure un meilleur sommeil, régule le rythme cardiaque, donne assurance et confiance en soi. Chaque phase de la respiration sont égalisées: L’inspiration, la rétention poumons pleins, l’expiration et la rétention poumons vides.

Inspirer en comptant 5 temps (ou 5 secondes environ), garder 5 temps la rétention poumons pleins, expirer sur 5 temps, rester poumons vides 5 temps, puis ré-inspirer sur 5 temps, 5 temps poumons pleins etc…

La Respiration Ujayin -La Respiration Victorieuse-

Cette technique consiste à produire un son provenant de la gorge, tout en inspirant et en expirant avec le nez. Pour cela il faut légèrement contracter la gorge et se concentrer sur celle-ci. L’inspiration et l’expiration se faisant avec le nez sont allongées autant que possible.

Dans un premier temps, cherchez à trouver ce son qui provient de la gorge.

Installez vous confortablement, allongé, assis en posture de yoga ou bien sur une chaise. Fermez les yeux, gardez la bouche fermée et commencez à étirer votre respiration, puis concentrez vous sur votre gorge, contractez la légèrement pour produire un son que parfois l’on évoque comme ressemblant à un ronflement de bébé. Tout comme un musicien qui apprend à jouer d’un instrument va d’abord apprendre, chercher les accords, placer ses mains etc. Acceptez de faire des « fausses notes « , mais faites du bruit en respirant, puis au fur et à mesure vous vous familiariserez avec cet outil et ajusterez le son.

Inspirez lentement et profondément par le nez, puis expirez également lentement et profondément. Sentez le souffle passer par la gorge, allongez progressivement chaque inspiration et chaque expiration. Le son doit être d’égal volume sonore à l’inspiration comme à l’expiration.

Par la suite, placez un rythme.
Commencez en inspirant par exemple sur 5 temps, puis doublez le temps de votre expiration, comptez 10 temps lors de l’expiration. Entraînez vous quelques temps pour trouver un certain confort dans le fait de doubler le temps d’expiration. Une fois ce confort trouvé, concentrez vous les yeux fermés pour imaginer le souffle partir depuis le bas de votre dos et monter jusqu’au sommet de votre tête lors de l’inspiration. Imaginez ensuite le souffle redescendre depuis le sommet de votre tête jusqu’en bas de votre dos lors de l’expiration. Plus tard vous pouvez rajouter des rétentions de souffle poumons pleins en fin d’inspiration et poumons vides après l’expiration.

Proposition de rythme une fois qu’un peu d’aisance est acquise

Inspirez sur 6 temps en sentant le souffle monter du bas du dos au sommet de votre tête, gardez le souffle poumons pleins pendant 4 temps puis expirez sur 12 temps en imaginant le souffle redescendre depuis votre tête jusqu’au bas de votre dos et restez poumons vides 4 temps avant de ré-inspirer sur 6 temps etc.

Bienfaits:

Cette technique apprend à réguler le souffle, à mieux le contrôler, apaise l’esprit, est favorable pour vaincre l’angoisse et développe une formidable énergie.

La Respiration Bhastrika -Le Soufflet De Forge-

Ce souffle stimule l’énergie, la chaleur. C’est un puissant tonique pour la sangle abdominale, permet d’éliminer les « boules » (ou noeuds) dans la gorge, le coeur ou le ventre. L’air passe à travers les narines et frotte dans la gorge. Dans cette respiration, l’inspiration et l’expiration sont actives et égalisées, la gorge est contractée pour produire le son Ujayin.

Sur l’expiration, le ventre est puissamment rétracté, puis sur l’inspiration, c’est le ventre qui est puissamment gonflé. Après une pratique d’une à plusieurs minutes, inspirez profondément et gardez le souffle poumons pleins quelques secondes. Expirez, puis observez.

Idéalement on place l’ensembles des gestes -les mudras-:
La contraction de la base -mulabandha- (l’anus), la langue retournée, la convergence des yeux vers le point entre les sourcils (shambavi) et pendant la rétention de souffle, la contraction de la gorge -le jalandhara banha- Cette respiration peut se pratiquer dans une simple assise et également pendant les postures. Il est bien sur possible quand on en a l’habitude de jouer avec une série de rétentions de souffle poumons pleins et poumons vides.

La Respiration Shitali

Cette respiration dite « la rafraîchissante » se pratique plutôt dans les postures assises, d’une sorte ou d’une autre, en lotus ou une autre assise confortable. Pour inspirer la langue est sortie, comme pour former un tuyau avec.
L’air est inspiré lentement à travers la langue, puis le tuyau est rentré à l’intérieur de la bouche pendant la rétention de souffle, la base est tenue, le regard est centré sur le point entre les sourcils, puis l’air est expiré à travers les narines lentement et à nouveau la langue est ressorti pour inspirer l’air à travers la langue en tuyau et à nouveau la rétention de souffle et ainsi de suite.

Il est bon de placer un rythme, pour commencer par exemple 4 temps, -4 secondes pas trop rapides- pour inspirer l’air à travers la langue, puis 16 temps de rétention poumons pleins, puis 8 temps pour expirer doucement à travers les narines et à nouveau 4 temps d’inspiration à travers la langue et 16 temps poumons pleins et ainsi de suite…

Comme dans toutes les pratiques, pratiquer cet exercice au moins 5 minutes ou + si affinités 😉 et ensuite prendre un temps d’intériorité pour observer l’ambiance à l’intérieur de soi…

La Respiration Kapalabhati
​-Le Nettoyage Du Crâne-

C’est une des grandes pratiques d’apaisement de l’agitation mentale, une technique de purification, qui donne de l’énergie, apporte fraîcheur et clarté dans la tête.

Il s’agit lors de l’expiration d’expulser l’air par les narines, comme si on se mouchait, (le son provient des fosses nasales) en donnant un coup de sangle abdominale, puis d’enchaîner cela successivement de manière plutôt rapide -entre 80 et 120 souffles à la minute-.

Il n’y pas d’inspiration consciente, du fait de relâcher le ventre entre 2 coups de sangle abdominale, il y a un mouvement du diaphragme et un peu d’air se glisse à l’intérieur… Et permet ainsi de pratiquer cette respiration pendant plusieurs minutes. Sous les paupières fermées, les yeux sont centrés sur le point entre les sourcils, les mains posées sur les genoux avec les gestes classiques, pouces et index joints tournés vers le ciel, la colonne vertébrale est redressée, étirée vers le ciel. Lorsqu’on arrête, le souffle est suspendu, il n’y a pas d’inspiration, la sangle abdominale est aspirée contre la colonne vertébrale, tous les organes du bas sont tirés vers le haut -les organes du ventre et la base (l’anus)- Quand il est nécessaire de respirer, le ventre est relâché et soit on recommence une série, soit on observe l’instant, les bénéfices obtenus…

« Inspirez et laissez-vous vous étendre jusqu’aux extrémités de l’univers expirez et laissez le cosmos vous pénétrez complètement.
Puis faites monter avec votre respiration toutes la fécondité et la vibrance de la terre. Finalement, mélangez le souffle du ciel, le souffle de la terre à votre propre souffle, et devenez le Souffle de la Vie-Même.

Considérez le flux et le reflux de la marée, quand les vagues viennent heurter le rivage, elles culminent et chutent, créant un son. Votre souffle devrait suivre le même modèle, absorbant l’univers entier dans votre ventre avec chaque inhalation.

Dans le ciel comme sur la terre tout respire. La respiration est le fil qui relie toute la création. » Morihei Ueshiba

« Le Yoga est la cessation de la fragmentation mentale » Patanjali

« Le travail de prise de conscience ne doit pas s’arrêter au niveau mental, un éveil du corps est également nécessaire afin de « mettre en réalité », concrétiser, dans la vie quotidienne, les avancées du mental vers une conscience plus grande. La respiration représente une voie royale vers l’intérieur. » – Sri Aurobindo

« Là où le sang circule normalement, la maladie est impuissante à se développer, car notre sang est capable de fabriquer tous les principes utiles pour assurer l’immunité naturelle et lutter contre les maladies. »

« Toute entrave à la bonne circulation est nuisible à la santé. »
Andrew Taylor Still

« L’Univers est un immense placebo. Tout ce dont à quoi vous croyez vous guérira, car le cerveau est une éponge qui s’imbibe de suggestions. »

« Quand le souffle est libéré, l’énergie fondamentale se libère et la corporalité est alors ouverture. Ce qui libère l’énergie, c’est le souffle, et ce qui libère le souffle, c’est une sensibilité corporelle globale de son corps. Les tensions nerveuses disparaissent et les articulations se dénouent comme par enchantement. » Bernard Tisné, Ostéopathe.

« L’alpha et l’oméga de toute thérapie est de respirer à fond »
Georg Groddeck

« Si tu immobilises le mental jusqu’à ce qu’il disparaisse dans le cœur, tu obtiendras connaissance et pouvoir et tu réaliseras que tout le reste n’est que travestissement de la réalité. » Brahmabindu